BLACK MIRROR – SAISON 4

Netflix nous offre enfin 6 nouveaux épisodes de la série britannique tant appréciée qu’est Black Mirror. La question étant, est-ce qu’ils valaient le coup d’œil ?

Et bien ma réponse est OUI. Les derniers moyens-métrages de la série sont plus que satisfaisants, surtout après toutes les histoires qui nous ont déjà été contées dans les épisodes précédents. On avait peur de se lasser, de revoir les mêmes thématiques et de ne plus être surpris. Et bien, c’est tout le contraire. Ces nouveaux épisodes sont toujours ancrés dans un même objectif, celui de mettre en place une anthologie dystopique partagée entre science-fiction et thriller psychologique. Évoquant toujours l’aspect des nouvelles technologies tout en faisant une satire de la société, les nouveaux scénarios de Black Mirror, dans la saison 4, étendent leur discours.

Loin de se vouloir purement philosophiques et ennuyeux, les nouveaux récits de Black Mirror ont décidé, cette fois-ci, de mettre en avant le phénomène de la conscience chez l’être humain avec une démarche qui ferait pâlir les écrits de Freud ou de Descartes.

Comment l’Homme, enfermé dans un univers futuriste érigé par des machines, sera-t-il amené à agir face aux autres ? Comment résister à un monde virtuel qui devient de plus en plus attrayant ? Comment faire la part entre le réel et les jeux vidéo ? Comment l’évolution de la médecine va-t-elle influer sur les capacités du cerveau ? Quelles pourraient être les expériences menées sur le fonctionnement neuronal de l’être humain dans un avenir qui paraît si proche ?

L’objectif de la série est de répondre à tout cela. Les épisodes traitent toutes ces questions en faisant recours à l’exagération. En allant au bout des choses sans avoir peur de choquer, on nous montre ce qui serait susceptible d’arriver de pire si on continue sur cette avancée technologique. Serait-il naïf de croire à de la fiction ? Et bien pas tellement. D’autant plus que les épisodes de Black Mirror sont assez convaincants. Et c’est pour cela qu’on adore.

Perturbants, complètement hallucinants parfois, certains projets scientifiques évoqués dans les épisodes de la série nous font sérieusement douter de l’avenir de notre société et du monde en général.

Les moyens-métrages de Black Mirror veulent plonger le spectateur dans un état de malaise, de dégoût, voir parfois même de jouissance sadique. On assiste en effet à de réelles tortures psychologiques, voire physiques destinées à un public averti. Bien que très différents les uns des autres, ils se rejoignent dans un message commun : celui de dresser une certaine morale face au pouvoir qu’exercent les nouvelles technologies et les jeux vidéo sur les individus de notre société.

Les fins des épisodes sont toutes plus stupéfiantes et accablantes les unes que les autres (à l’exception du happy end dans l’épisode n°4 qui laisse libre court à l’interprétation).

L’action se déroulant dans des décors différents à chaque fois, on ne peut pas empêcher le curseur de la souris de cliquer sur l’épisode suivant. On passe en effet d’un vaisseau kitsch dans un univers intergalactique (clin d’œil évident à Star Trek) aux paysages enneigés de l’Islande, en passant par un milieu rural apocalyptique (filmé d’ailleurs en noir et blanc, parti pris esthétique inédit dans la série), pour finir dans un musée perdu sur le bord d’une route dans un désert d’Amérique.

Dans la saison 4, les personnages sont en quelque sorte victimes d’une torture psychologique. Ils ne meurent pas, du moins pas mentalement. La mort devrait être le point de fin et la possibilité d’inscrire une morale bien ficelée qui clôt le débat. Le fait qu’on ne voit pas les personnages mourir accentue le malaise chez le spectateur. Tout bascule. Le corps peut mourir mais pas l’esprit. 

Des scénarios cohérents, des personnages bien écrits et parfaitement interprétés, des mises en scènes variées, originales, avec une esthétique travaillée et particulière à chaque fois (l’épisode nommé Arkangel a été réalisé par Jodie Foster par exemple), des images violentes qui restent longtemps en mémoire, des sujets perturbants qui poussent à la réflexion, Black Mirror réunit les ingrédients parfaits pour concocter une bonne série comme on les aime.

Un seul point négatif cependant en ce qui concerne cette quatrième saison de Black Mirror…  C’est bien trop court ! Espérons au moins 8 épisodes pour la prochaine saison. On croise les doigts.

Marilou Perreau

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