Chala, une enfance cubaine (2014) L’éducation et l’espoir cubains

Je sais que je suis facilement émue par les films, mais je trouve que Chala, une enfance cubaine est un film poignant. Ce film nous fait passer par toutes les émotions : on rit, on pleure… Chala est un jeune garçon qui est livré à lui-même dans une ville dangereuse. Sa mère ne s’occupe pas de lui et elle est saoule ou sous l’influence de certaines substances illicites la plupart du temps. Il entraîne des chiens de combat pour gagner un peu d’argent, mais va tout de même à l’école car il a développé un affect tout particulier pour sa maîtresse, Carmela, qui a aussi un sacré caractère.

Un décor magnifique et des personnages attachants

Ponctuée par un discours de Carmela en voix off, on découvre la vie complexe de Chala qui essaie de survivre et de protéger sa mère qui ne lui accorde aucune affection. La ville cubaine est un environnement tout en hauteur, où l’on grimpe tout en haut des immeubles pour attraper des oiseaux, tout cela dans une ambiance frivole et apaisante. Mais dès que l’on pose le pied dans la rue, on retrouve l’école et les obligations morales. Ce film traite de façon claire et réelle l’éducation des garçons et des filles qui évoluent dans un monde complexe lorsqu’ils ne sont pas entre les quatre murs d’une salle de classe.

Le personnage de Carmela est plein d’espoir et de fougue. Il donne l’image parfaite de la vocation d’être professeur, de l’envie et de la volonté de faire de ses élèves de bonnes personnes. Elle explique tout au long du film son idéal pour chaque enfant, afin qu’ils aient une meilleure vie que leurs parents qui parfois n’ont pas eu leur chance. On peut avoir peur que le film paraisse naïf, devinant la fin dès les premières minutes du film, mais le danger dans lequel se met Carmela tout au long du film nous garde en haleine.

Une façon de filmer calme mais révélatrice de la vie cubaine

À travers une caméra qui ne cherche pas à montrer la misère cubaine mais plutôt la bienveillance et l’amour, Ernesto Daranas dessine des personnages qui évoluent dans des plans larges vivants et colorés. Le réalisateur n’a pas peur de montrer des scènes qui nous rendent mal à l’aise, d’autres qui nous font sourire ou pleurer. Les émotions sont plus pures que jamais, avec un Armando Valdés Freire (Chala) qui joue terriblement bien.

Bien sûr, on n’oublie pas la dimension politique du film qui exprime (surprenamment) des vérités sur le régime d’une manière libre et honnête. On parle du fait que l’on a pas le droit de vivre là où on veut, on mentionne des prisonniers politiques, on parle de l’imagerie religieuse dans les salles de classe. Le film est franc, ne cache rien, se veut l’origine de l’éducation. Une femme qui se bat pour qu’ils puissent vivre dans un environnement aussi austère.

Emma

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