Critique de Douleur et Gloire

Douleur et Gloire : quand la mémoire et la créativité fusionnent

© Allociné

Douleur et Gloire | 2019 – 1h53

Réalisateur: Pedro Almodóvar

Scénario: Pedro Almodóvar

Salvador est un réalisateur de cinéma diminué par la maladie et le chagrin. Suite à l’annonce de la restauration de son chef-d’oeuvre à la Cinémathèque de Madrid, sa vie reprend un sens  et les rencontres se succèdent pour lui donner un second souffle fort nécessaire.

Même pour quelqu’un qui serait loin d’être un connaisseur de la filmographie d’Almodóvar, il est impossible de passer à côté de son nom, de son style et de ses couleurs, déjà installés dans la culture cinématographique occidentale. C’est pour cela qu’il est facile de le reconnaître dans le héros excentrique incarné par Antonio Banderas, et dans l’humour ironique typique de ses œuvres.

Dans Douleur et Gloire, Almodóvar explore le sujet « cinéma » tant évoqué par les réalisateurs consacrés. Sauf que dans son cas, il le fait avec un angle autobiographique. Il introduit des éléments de sa propre vie dans le récit de manière très intelligente pour enrichir le personnage de Salvador et, par conséquent, toute l’histoire. Je préfère néanmoins le terme « autofiction », car il l’utilise aussi dans une des répliques. Oui, en effet, il y a quelques références qui brisent le quatrième mur de temps en temps. Et cela est un grand atout.

L’une de ces vérités est celle qui fonctionne comme fil conducteur pendant tout le long-métrage : le rapport mère-fils. Une histoire émouvante qui nous fait revivre des beaux souvenirs et qui imprègne de nostalgie tous les autres sujets qui sont abordés comme les amours, les addictions, la solitude et la vieillesse.

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D’autres films du maître espagnol utilisent le genre pour transmettre ses messages : dans La piel que habito, c’est le suspense pour mettre en évidence le machisme. Dans Les amants passagers, c’est un mélange de comédie musicale et de comédie romantique pour faire une critique de la superficialité. Cependant, ici, ce sont les messages eux-mêmes qui prévalent sur un genre dramatique peu dynamique.

Ce qu’il manque en dynamisme est pourtant compensé par une esthétique magnifique. Des couleurs vives qui combinent et contrastent sur chaque centimètre d’écran visible. La décoration, la garde-robe et l’image  complètent ce qui ressemble, plus d’une fois, à un tableau digne d’une exposition. Cette mise en scène hors norme du réalisateur et de son équipe mérite vraiment le visionnage et les applaudissements. Donc si vous avez le temps, n’hésitez pas.

César

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