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Le meilleur reste à venir : subtil comme une plume qui chatouille

Quand le cancer menace de séparer ces meilleurs amis, César et Arthur partent à l’aventure pour accomplir leurs rêves et fantasmes les plus fous. Chacun veut dire au revoir à sa manière… sauf que dans cette « tragi-comédie » rien ne termine comme on l’imaginait.

En effet c’est une histoire d’amitiés, de drames familiers, de cancer et de pardons. Une formule déjà vue à plusieurs reprises au cinéma. Ou, en tout cas, c’est ce à quoi on s’attend après avoir vu la bande d’annonce. César (Patrick Bruel) est le bad boy qui vit sa vie au maximum, alors qu’Arthur (Fabrice Luchini) est un type méthodique et tourmenté. Pourtant, ils ont entamé une relation très forte. Qu’ils soient différents ou pas, peu importe. Grâce au prologue du film, nous pouvons bien comprendre que leurs liens se sont renforcés avec les années, depuis leur plus jeune âge.

La complicité entre ces deux héros nous donne l’impression d’être en terrain connu, et cela pour deux raisons. La première est le magnifique scénario et la réalisation, mis en scène minutieusement pour représenter les aspects quotidiens d’une personne et aussi d’une amitié, des aspects qui reflètent la personnalité et le vécu des gens sans devoir l’expliquer à voix haute. Et la seconde, le grand travail des comédiens, qui impriment beaucoup de caractère et de sympathie à leurs personnages. Le résultat : un duo vraiment drôle et touchant, qui nous fait croire absolument tout ce qui se passe sur l’écran.

Contrairement à ce qu’on pouvait anticiper en lisant le synopsis, Le meilleur reste à venir est un film très original. Certes, il ressemble à The Bucket List (Rob Reiner, 2007) avec les grands Morgan Freeman et Jack Nicholson, mais il est plus sobre, plus intime, plus délicat. On se laisse embarquer très vite par ses petits détails visuels, par ses tournures inattendues, par le charme de sa distribution, par ses petites répliques intelligentes. Et plus ça avance, plus ça surprend, et plus ça met les larmes aux yeux. Ce film est émouvant, sincère, réaliste, et pourtant ironique, drôle et magique. Il a ce charme du cinéma qui manque à autant de productions françaises aujourd’hui. Merci Matthieu Delaporte et merci Alexandre De La Patellière. Vous l’aviez fait avec Le prénom, et vous le faites encore une fois 7 ans plus tard. Si la subtilité pouvait se voir, ce serait ce film.

Beaucoup de qualités se rassemblent dans ce long-métrage, mais celle qui m’a marqué le plus est qu’il est drôle; et qu’est-ce qu’il fait marrer ! Notamment la grandiose scène du restaurant, candidate au hall de scènes cultes des comédies françaises. Plus qu’une jolie découverte, c’est une très bonne surprise qui m’a fait chaud au cœur (et mal aux abdos en même temps).

Dorénavant, je vais peut-être écouter une chanson ou deux du dernier album de Bruel. Et je vais surtout chercher plus de films avec Luchini, car jouer un personnage bien écrit est facile, mais lui apporter des nuances subtiles dans les moments opportuns est une tâche risqué. Et il le fait de manière excellente. Tous les ingrédients sont sur la table, il ne vous reste, donc, qu’à vous lever de votre canap’ et aller au cinéma le plus proche pour profiter de cette pépite.

César Noguera Guijarro

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