Critique (17)

Fifigrot 2024 – Gros Courts Métrages

La perte de soi, une opportunité de renaissance ?

Les premiers courts métrages du festival Fifigrot édition 2024 font le choix de mettre en avant quatre histoires poignantes et humaines. Toutes reflètent d’une manière différente la perte de ses objectifs, de ses motivations et de son identité. La question est de savoir ce qui se serait passé si la ou les décisions à l’origine de chaque histoire n’avaient pas été prises… Que faire des conséquences ? Se voiler la face, continuer sur le même chemin, tout abandonner, ou braver l’inconnu et voir ce qui ce que réserve l’avenir ?

Bornéo – Bastien Daret (2024) – France

©Unifrance

Le premier de cette sélection, Bornéo, raconte une journée dans la vie de Max, mythomane invétéré. Suite à la faillite de ses anciens projets de vie, il traverse ses semaines dans un nuage d’insatisfaction, propageant mauvaise humeur et ennui. Sa rencontre avec Sophie et sa fierté aiguë mal placée, le force à recourir à des tours de passe-passe afin de préserver sa façade.

Petit Spartacus – Sara Ganem (2023) – France

©Télé-Loisirs

Petit Spartacus, un nom de baptême adéquat pour un vaillant vélo tout-terrain. De nationalité grecque, avec une affinité pour la chanson, Spartacus est le compagnon de route de Sara Ganem lors de leur périple d’ouest en est à travers l’Europe. Les paysages, les rencontres, les contretemps… Ils se livrent à de nouvelles expériences, dans le but de retrouver ce qui a été perdu en elle. Seulement, est-il possible que cette recherche camoufle une fuite éperdue ?

Wander to Wonder – Nina Gantz (2023) – Pays Bas, Belgique, France

©Miyu

Un Toy Story encore plus sinistre que l’original, Wander to Wonder nous incite à nous soucier du sort de trois poupées de pâte à modeler, stars d’une vielles émission récréative pour enfants, qui doivent survivre à tout prix après la mort de leur animateur. Elles connaissent l’incertitude, la faim, la folie même, et font de leur mieux pour garder la main sur le seul semblant de normalité qui leur reste : la caméra. C’est à travers celle-ci et les vidéos qu’elles font d’elles-mêmes que le public est pris à témoin de leur situation. Un récit poignant de lutte contre la perte de soi et de maintien d’espoir, et ce en dépit de circonstances terrifiantes.

Se dit d’un cerf qui quitte son bois – Salomé Cricks (2023) – Belgique

©IMDB

Se dit d’un cerf qui quitte son bois, film intrigant sur une approche radicale de refus des opinions acariâtres des générations passées. Depuis 164 ans, sans faille, les habitants du village de moins de 50 ans partent à la chasse, et abattent les membres plus âgés de la communauté. Lors de celle-ci, les “vieilles” proies sont prises de nostalgie en se souvenant de leurs propres parents, certaines se défendent violemment, et d’autres prennent leur mort en main et planifient tout jusqu’au dernier détail. C’est un conflit d’intérêt entre vitalité et obsolescence, une danse rituelle qui réaffirme continuellement les valeurs du village.  

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