Du 13 au 16 avril prochains se tient la 4e édition du festival Grindhouse Paradise à l’American Cosmograph à Toulouse. À cette occasion, nous avons pu rencontrer Yoann et Guilhem de l’équipe d’organisation du festival dans l’enceinte de l’American Cosmograph qui nous a fait le plaisir de nous ouvrir ses portes… Une interview à retrouver sous son format écrit, ou en vidéo sur notre chaîne YouTube !
Bonjour Yoann, bonjour Guilhem, merci de nous accorder cette interview ! La programmation du festival est très éclectique, du cinéma expérimental espagnol, du polar kazakh, du film d’horreur français, du thriller japonais, de la comédie horrifique irlandaise… Tous ces films avec une esthétique très marquée. Qu’est-ce qui définirait selon vous le cinéma de genre contemporain ?
Yoann : Très bonne question ! L’idée d’organiser un festival autour du cinéma de genre contemporain fait que chaque année la programmation est diverse et variée, parce que la production elle-même est très variée. C’est toujours la surprise, même nous chaque année on sait jamais vraiment ce qu’on va y trouver. Certaines années, les films sont plus orientés vers le second degré, vers le potache ou des séries B un peu divertissantes, et d’autres années c’est beaucoup moins le cas. Je pense que cette année la programmation est très moderne dans son propos, et dans sa forme. En tout cas sur l’aspect diversité, le cinéma fantastique l’a toujours été, c’est normal qu’une programmation de festival reflète cette diversité.
Guilhem : Le film de genre en lui-même a toujours été un cinéma de la marge, qui est pas spécialement accessible. Il y a eu un âge d’or à une époque du cinéma de série B (comme le « grindhouse » de notre titre) qu’on retrouve aussi aujourd’hui dans des boîtes comme Blumhouse. Puisque ce cinéma n’est déjà pas spécialement accessible dans les grands circuits, bon eh bien nous on a eu envie d’aller creuser ailleurs pour voir ce qu’il se passe. On s’intéresse à tous les types de cinéma et du cinéma de genre différent y en a absolument partout. Chaque année est très différente, mais ça nous va, c’est ce qu’on recherche, du cinéma différent.
Yoann : c’est vrai que Guilhem a raison, ça fait quelques années que de grosses boîtes comme Blumhouse permettent à du cinéma de genre de se retrouver dans des multiplexes. En tant que spectateur je trouve ça ultra cool, je me déplace pour aller les voir en salles, mais à côté de ça il y a toujours une production un peu plus indépendante, un peu plus underground, qui elle tout au mieux se retrouve dans des catalogues VOD. Nous c’est ces films-là qu’on va chercher, des films qui gravitent autour de ce qui est visible, on veut montrer la partie immergée de l’iceberg.
Guilhem : Et des films aussi qui ont plus besoin d’être montrés dans des festivals que d’autres! On parlait de Blumhouse, c’est une boîte super chouette, mais ils ont clairement pas besoin de nous pour exister. Ils ont déjà un circuit. On veut montrer à quel point le cinéma peut être émergent, et percutant.
Yoann : Dès le début du projet, on était d’accord pour se dire qu’on faisait pas forcément de la reprise. Je parle pas du cinéma de patrimoine, puisqu’à Toulouse il y a déjà un festival consacré au cinéma de patrimoine bis (L’Extrême Cinéma). Nous on est vraiment sur de l’inédit, à de très rares exceptions. On a par exemple diffusé Deep House, mais c’est parce qu’il avait été exploité en périphérie, en VF, dans un grand multiplexe, il avait pas eu de visibilité en centre-ville et en VO. On ne prend que des films en première française ou
avant-première ou des films inédits en salle, des films qui ne seront pas montrés au cinéma, car ils ne sortiront qu’en VOD.
Justement, vous parlez de cette question de l’accessibilité, vous avez des plateformes comme Shadowz, vous avez parlé aussi de l’Extrême Cinéma avec qui vous avez un partenariat… Quel est le rôle de ces partenaires dans le festival ?
Yoann : Je dirais que c’est un partenariat à double sens. Par exemple avec Shadowz, sur la première édition du Grindhouse, on était pas partenaires. Mais assez rapidement, ils ont émergé pendant le Covid, et on s’est rendu compte qu’on négocie les mêmes films sur des périodes assez similaires. C’est naturellement qu’on s’est tourné vers eux, on a une même vision artistique, on défend les mêmes films, les films de la marge, les séries B un peu underground, on s’est beaucoup reconnu dans leur projet et ils se sont reconnus dans le nôtre. Ce qui est intéressant c’est que c’est un partenariat actif, plusieurs fois dans l’année on fait une veille mutuelle, on se recommande mutuellement des visionnages ou des films qui pourraient correspondre à nos catalogues respectifs. Quelques mois avant le festival, on se voit, ils nous proposent une sélection de films qu’ils ont validé et ensuite on voit ce qui correspond le plus à notre festival. ça se fait de manière assez naturelle
Guilhem : Aujourd’hui, y’a énormément de plateformes, aux États-Unis ya Shudder, même mondialement tu sais à peu près qui regarder, qui quoi où…. De mon expérience, ça ressemble aux groupes de rock où à un moment tout le monde finit par se connaître. T’as les copains et le lien se fait assez naturellement. Et puis on peut pas rester seuls, c’est des affaires de groupe tout ça, avec une entraide c’est chouette.
Yoann : Et puis Shadowz ils ont aussi cette spécificité de publier tous les mois deux films inédits qui ont pas été exploités en salle en France, donc là aussi y a ce terreau commun, on va chercher du film dans les mêmes réseaux et c’est effectivement assez récurrent qu’on des films chacun de notre côté et qu’on finisse par les programmer, que ce soit pendant le festival ou d’autres soirées. À l’Extrême Cinema justement on avait programmé Bull, à Halloween on a co-programmé Dead Stream avec eux… On est sur des lignes très similaires, c’est un partenariat ultra fluide. Et puis même, la VOD fait partie de mes habitudes de visionnage. Je comprends les craintes que peuvent avoir les exploitants, y a peut être des choses à revoir dans le système français, la salle du cinéma c’est le top du top, mais je me tourne aussi spontanément vers la vidéo, je suis un grand collectionneur de blurays et je me tourne aussi vers la VOD. C’est un canal qu’il faut vraiment prendre en considération. L’important c’est que le film soit montré avant tout. Idéalement dans une salle, mais je préfère le voir en VOD sur Shadowz que de devoir télécharger une version toute pourrie et pixellisée avec des sous-titres à l’arrache.
Guilhem : Et puis la VOD, est-ce que c’est pas d’une certaine manière le loueur vidéo d’hier ? T’as tes jaquettes, tu fais ton choix… Finalement, c’est pas si éloigné de ce qu’on connaissait. C’est hyper important de faire de la transmission, pour les jeunes par exemple c’est le premier canal vers lequel ils vont.
Justement dans cet aspect transmission, est-ce que quand un film passe dans votre festival vous l’accompagnez après dans son cycle de vie, dans sa distribution, est-ce que vous le mettez en avant… ? J’imagine qu’avec Shadowz par exemple vu que vous avez des films qui passent par le festival, ils doivent ensuite être diffusés sur la plateforme ?
Guilhem : Y en a pour lesquels on aimerait vraiment beaucoup pouvoir aller beaucoup plus loin. Mais notre travail à un moment s’arrête, on aura beau avoir toute la volonté on pourra pas forcément les accompagner jusqu’au bout.
Yoann : C’est vrai qu’il y a des films qu’on regrette un peu, comme Frank & Zed par exemple, un film de marionnettes de fantasy qui était super et c’est un film qui est toujours invisible en France.
Après le suivi s’effectue parce qu’on recroise les réals dans d’autres festivals, par exemple j’ai recroisé Prano Bailly Bond au festival du film fantastique de Neufchâtel, qui est venue en 2022 présenter Censor. Bon c’est des exemples récents que j’ai en tête, mais on a aussi par exemple le réalisateur d’Undergods, Chino Moya, qui nous a contactés et on a fait une liste de distributeurs qui pourraient éventuellement être intéressés par le film, il les a démarchés on attend un peu de voir si ça va prendre… Donc oui en tant que festival notre positionnement est d’être un trait d’union entre un film et un spectateur ou une spectatrice pendant le festival, mais post-festival effectivement on peut devenir un trait d’union entre un distributeur, un film ou un réalisateur. C’est quelque chose qu’il nous plairait de développer plus, mais la vérité c’est aussi qu’on fait le festival sur notre temps libre en tant que bénévoles, tous les projets qu’on mène à l’année sont déjà très éprouvants, on est déjà très fatigués donc entre les évènements on essaye plutôt de voir des films… Et de se reposer !
Guilhem : J’aurais adoré qu’on puisse en faire une sortie DVD ou une sortie ciné de certains films par exemple. C’est difficile parfois c’est des vrais crève-cœur, et puis c’est à ça qu’on sert aussi à donner cette visibilité. Parfois y a des films qu’on diffuse qui sont déjà sortis, mais soit pas chez nous, soit en DVD directement, nous tout ce qu’on peut faire à un moment donné c’est de le proposer et espérer que ça prenne plus.
Yoann : En plus les films qu’on programme c’est des films qu’on aime et qu’on veut défendre, donc c’est aussi un parti pris qui fait que ce serait totalement logique de continuer à le faire après le festival avec une autre casquette.
Guilhem : Si quelqu’un veut nous sponsoriser pour faire de l’édition, n’hésitez pas ! *rires*
Vous pouvez nous parler de l’aspect esthétique et du choix des graphismes ? Les affiches sont très belles avec des inspirations très marquées, toutes réalisées par Joann Borg… Comment choisit-il de travailler ?
Yoann : Johann fait aussi partie de l’équipe, c’est lui qui a totalement la main sur la création des affiches. Disons que ses inspirations remontent à il y a quelques décennies, les comics américains des années 60/70 par exemple. Il a un rapport très ténu avec le papier, il dessine tout à la main, il colorise et imprime ensuite en sérigraphie. Ce serait intéressant que ce soit lui qui en parle directement, mais en tout cas les affiches elles sont toujours designées pour témoigner de notre amour d’un genre cinématographique. La première affiche c’était l’horreur gothique, la deuxième c’était la science-fiction/horreur, la troisième c’était le kaiju ega, cette année c’est l’heroic fantasy. Après y’a toutes les histoires autour de la charte graphique, les trois premières éditions il les avait imaginées avec des couleurs pop, assez vives et percutantes, ça répondait aussi à notre objectif de mettre un pied dans le cinéma pop.
Guilhem : Puis c’est vrai que c’était important que la communication reflète bien l’esprit de l’équipe et du festival, on a tous connu les années 90, le côté fanzine et débrouille… L’idée c’était de proposer des affiches sérigraphiées un peu comme les vieilles affiches de concert, comme les flyers qu’on pouvait garder et collectionner, car on a grandi dans l’époque où c’était la norme. Là, ça fonctionne sur les réseaux sociaux, ça fonctionne en tant qu’objet de com… Finalement, on a eu une sorte de merch entre ce qui s’est toujours fait et ce qui se fait aujourd’hui, tout en gardant une grosse part de la tradition « Do It Yourself« . Y avait une volonté de créer des vraies passerelles.
Yoann : Le Grindhouse Paradise est une initiative associative. On fait ça sur notre temps libre dont au bout d’un moment tu mets forcément de toi et de ta passion. Donc Johann injecte ce côté très illustré, presque BD comics, ça fait partie de notre culture donc ça se retrouve de manière assez naturelle dans la com.
Quelle est la place des réalisatrices dans le cinéma de genre ? Il y a une grande diversité cette année à ce niveau-là. Vous avez pour volonté de mettre en avant du cinéma international et des premiers films, mais est-ce que les films de femme sont aussi un critère important ?
Guilhem : Est-ce qu’on trouve plus de réalisatrices qu’à une époque ? Peut-être, est-ce qu’on en trouve assez ? Moi je pense pas. Mais c’est vrai qu’on y fait attention.
Yoann : Quand on fait notre travail de veille, on porte une attention particulière au fait de montrer des films réalisés par des femmes. Après que ce soit clair, on programme pas un film parce qu’il est réalisé par une femme, on programme un film parce qu’il est qualitatif, parce qu’on l’a adoré et qu’on a envie de le défendre. Effectivement, ça fait trois ans que le festival existe, c’est la quatrième édition qui arrive, et chaque année y’a des films réalisés par des femmes. On se pose même pas la question « est-ce qu’il faut, est-ce qu’il faut pas » : on défend les films avant tout, aussi loin que je me rappelle j’ai toujours aimé et défendu des films réalisés par des femmes. Maintenant, c’est peut être plus évident qu’à une époque parce qu’il y a peut être plus de femmes qui en réalisent, moi quand je regarde ces dernières années parmi mes films préférés, les films dans mon top 10 chaque année y a toujours des films réalisés par des femmes. Ça fait partie des choses qu’on a envie de défendre. Même dans les années 90, Vorace, par exemple, c’est un film que je trouve mortel !
Guilhem : La question, elle va même au-delà, c’est une question de diversité sur des personnes par exemple racisées, des personnes LGBT+… De toute façon dans notre manière de programmer on se pose ces questions-là, mais c’est pas que sur la question du genre, on fait des visios entièrement consacrés par exemple à « est ce qu’on a pas trop de films américains ? » On essaye toujours d’aller chercher de la diversité comme une volonté globale.
Yoann : Et c’est vrai qu’on se pose toujours la question, par exemple si on va avoir une édition sans films réalisés par des femmes on se demande si on peut pas en inviter une ou réaliser une interview en amont… On essaye de faire en sorte que notre festival soit globalement diversifié. Dans tous les cas dès le début le Grindhouse on voulait que ce soit un espace où tout le monde se sente bien, mais aussi où tout le monde se sente représenté. C’est une question très importante surtout quand on dit qu’on fait un festival de cinéma contemporain t’es obligé de te poser ce genre de questions tu peux pas te mettre des œillères.
Guilhem : Et puis on peut pas nous faire croire qu’il n’existe pas de bons films réalisés par des minorités en dehors du cinéma mainstream américain, fin, c’est pas possible ! Enfin tout ça pour dire que c’est une question qu’on se posait dès le départ. Ça nous emmerdait, disons-le franchement, que ce soit que des films de mecs, fait par des Américains, ‘fin c’est toujours la même chose en fait… Je pense pas que le système ait besoin de nous pour promouvoir ce genre de choses !
Et du coup, le festival a trois ans d’ancienneté, la première édition a eu lieu pendant le Covid… Quel recul avez-vous sur cette période et le chemin parcouru ?
Yoann : Ah ouais vraiment là on a eu le nez creux, se lancer en plein là-dedans *rires*
Guilhem : On a encore des affiches de la première édition avec les dates d’avril !
Yoann : Mais ouais, on est hyper satisfaits du chemin parcouru, c’est mortel ! Le public nous renvoie beaucoup d’ondes positives. Les trois premières années ont été très formatrices, on s’est lancé là-dedans, on avait tous un peu d’expérience dans certains domaines, mais pas forcément dans ce milieu-là à proprement parler. Je pense qu’on a quand même eu de la chance, on a été soutenus par l’American Cosmograph qui nous ont rassurés dès l’annonce des confinements en nous disant « on reportera ça, perdez pas espoir, dès qu’on a une fenêtre de tir pour refaire le festival de manière safe on y va »…
Guilhem : Puis le festival était déjà prêt en fait, en mars quand le confinement est arrivé, la com était imprimée, la programmation bouclée… Y’avait plus qu’à ! C’était une boîte, il suffisait de la rouvrir. Tout le monde ne nous a pas soutenus, c’est une réalité, mais ceux qui nous ont soutenus depuis le départ comme le Cosmo ça a été hyper bienveillant, comme avec Shadowz ou l’Extrême Cinéma aussi y’a des choses qui se sont faites naturellement avec des gens bienveillants… On a de la chance !
Yoann : Sur les premières éditions en plus le festival était encore assez particulier, le contexte était sur deux jours, c’était pas les mêmes dimensions…
Guilhem : Pour nous, c’était un crash test, Yoann il a raison. On savait à peu près ce qu’on faisait dès le début, mais les premières éditions c’était des gros -tests. Si ça n’avait pas marché, ça aurait été terminé.
Yoann : Le public c’est toujours notre garde-fou. La première édition, on avait pas de subventions, on s’est dit « on fait un crowdfunding avec comme objectif le budget nécessaire pour monter le festival, si le public suit ça veut dire que notre idée elle tient peut être la route et auquel cas on le teste en conditions réelles, si on arrive pas à atteindre notre objectif c’est que le projet ne plaît pas auquel cas on a rien à faire là ». Et à chaque fois c’est vraiment notre premier levier pour analyser un petit peu les résultats « est-ce que le public avait l’air d’adhérer ou non ? » Jusqu’à présent, c’est super, chaque année ya un peu plus de monde, on attire et on se fait connaître. Avec l’Extrême Cinéma par exemple ça s’est fait comme ça les deux premières années ils ont été très bienveillants ils nous ont donné des conseils et puis la troisième année ils ont fait « bon ces gars-là c’est pas des guignols, ils savent un petit peu ce qu’ils font, donc on va leur proposer une carte blanche », les financeurs c’est pareil chaque année on renégocie un petit peu les subventions… Le chemin parcouru, on en est plutôt fiers et plutôt contents, l’équipe a grossi aussi… Tant que le public sera là nous, on reviendra !
Guilhem : Et puis dès le départ, on avait aussi la volonté de créer une communauté, de poser des liens. Puis c’est comme ça qu’on a grandi aussi et qu’on apprécie d’aller dans d’autres festivals ! Je prends l’Extrême Cinéma par exemple, on prend ses billets, peu importe ce qui est diffusé parce que tu fais confiance à la programmation d’année en année, tu prends ton billet et tu te laisses guider, tu sais que tu peux y aller parce que ce que tu vas voir c’est cool, parce que les potes seront là, etc.. C’est qu’il ya presque une sorte de confiance qui s’est établie, et ce rapport de confiance là on commence à l’avoir et c’est hyper cool. On a pas à se plaindre vraiment !
Yoann : c’est intéressant ce que dit Guilhem parce que depuis quelque temps avec le Grindhouse Paradise on a envie de développer nos activités en dehors du festival, avec des cartes blanches, des partenariats avec Séquence Court, la soirée Halloween à l’ABC… Le Grindhouse Paradise, le public nous renvoie que c’est presque devenu une marque ! Si on diffuse un film ils savent ce que ça veut dire derrière qu’on l’a aimé, qu’on pense que ça va plaire à notre public, que ya des valeurs qui sont communes entre le film et le festival et donc notre public. Le BIFF à Paris par exemple, je prends mon billet même sans attendre la prog’. Ce lien qui est créé entre les organisateurs et le public c’est en train de devenir pareil pour le Grindhouse, on vend des pass festival avant d’avoir annoncé la prog’. Et ça, c’est génial c’est hyper valorisant, on est identifié, le public nous fait confiance…
Guilhem : Si y’avait pas ça on serait pas là on aurait pas l’énergie, c’est ce qui nous fait avancer ! C’est de l’énergie atomique !
Petite question sur la sélection de cette année, est-ce que pour des gens qui connaissent pas encore le festival, est ce qu’il y a un film à faire découvrir particulièrement ?
Yoann : On les envoie voir Mégalomaniac ? * rires*
Guilhem : En vrai, ça dépend des sensibilités, on pourrait donner chacun notre film préféré, mais ça va dépendre des gens ! Si vous avez envie d’un film gore effectivement et très virulent dans son propos ouais ya Mégalomaniac, si tu cherches plutôt à voir un film avec un ancrage social très lourd t’as le film d’ouverture, Soft and Quiet, si tu veux voir un film d’animation d’heroic fantasy t’as The Spine of Night… Ya autant de genres que de films
Yoann : Moi j’ai un gros coup de cœur cette année pour notre film d’ouverture Soft and Quiet qui est vraiment mortel, qui rappellent des films comme ceux de Hanneke, il m’a fait le même effet « coup de poing » qu’American History X sur une thématique hyper contemporaine qui est le racisme et la xénophobie, après j’ai été surpris par d’autres films par exemple Assault c’est un film kazakh, un thriller à la limite de l’absurde et du fantastique…
Guilhem : LOLA super film de SF, documenteur hyper original aussi !
Yoann : Et The Origin aussi, un survival paléolithique ! On va finir par vous citer tous les films *rires* Faites vous confiance, prenez notre programme, lisez les résumés, et vous allez vite voir les films qui vous parlent.
Guilhem : Et puis si le film n’est pas pour vous, bah il n’est pas pour vous, mais au moins vous l’aurez vu, toujours dans cette optique de diversité on essaye de pas avoir deux films qui sont pareils !
Yoann : Et puis si vous venez pas voir les films, venez nous faire un petit coucou on traîne toujours devant les salles, on est là pour papoter… Venez !
Dernière question absolument cruciale : le meilleur Carpenter ?
Yoann : Ah bah The Thing !
Guilhem : The Fog !
Merci à Yoann et Guilhem de l’équipe du Grindhouse Paradise d’avoir répondu à nos questions. L’interview a été menée par Jérôme et Maxime ainsi que le tournage vidéo et la prise son, la retranscription et le montage ont été réalisés par Dolores.